Les propositions pour lutter contre la pollution par les plastiques ne manquent pas. Mais la plus efficace concernerait… nos voitures. Nous entendons souvent parler des minuscules particules fines, émises par les moteurs à combustion, nocives pour les voies respiratoires de l'être humain. Mais rares sont les études portées sur l'usure des pneus, qui auraient une grande part de responsabilité, notamment avec les freins, dans cette pollution peu visible mais potentiellement très dangereuse.
Un pneu neuf de voiture légère pèse 8kg en moyenne. Au bout de 50 000km, il n’en pèse plus que 6kg environ. Chaque année en France, nous rejetons 100 000 tonnes de microplastiques et de polymères chimiques invisibles de pneus. La fraction la plus lourde des microplastiques pneumatiques s’incruste sur le bitume et transforme les voies les plus empruntées en décharge. Une fraction intermédiaire des déchets d’usure atterrit sur les bas-côtés et à proximité puis est remobilisée par les pluies et les vents avant d’atterrir dans les rivières et les stations d’épuration (dont les boues sont ensuite étendues sur les terres agricoles). La fraction la plus légère et la plus mobile rejoint par voie atmosphérique les océans.
D’après un rapport récent, les pluies lessivent plus de 7 milliards de débris de microplastiques chaque année, la plupart sous forme de fibres de pneus de voiture qui arrivent dans la mer par les déversoirs de précipitations. Les pneus contribueraient ainsi 300 fois plus à la pollution totale par les microplastiques que les suspects usuels tels que vêtements en fibres synthétiques, microbilles des produits cosmétiques et autres débris engloutis dans les siphons ménagers.
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